Association Eau Roc Explo

Ce matin, commence une longue série de sorties de duvet un peu difficiles. Difficile aussi de trouver l’objectif du jour, ou plutôt de se décider sur lequel choisir tant le domaine est vaste. Nous optons pour traverser le glacier en direction de la rive opposée. Nous commençons par retrouver la moraine en contre-bas, moraine sur laquelle nous progressons en zig-zag, tentant d’éviter les creux en restant sur les crêtes, et c’est après deux heures de ce manège et sous les rayons du soleil retrouvé, que nous nous trouvons face à une énorme bédière se précipitant dans un vide important.

Loin du four plus près du moulin.
Mardi 7 novembre.

Expédition avec Regard sur l'Aventure, au Kirghizistan
du 31 octobre au 21 novembre 2023
Adeline F, Bruno F, Didier G, Francky B, Bastien W, Denis P, Yann A, Stéphane M, Eric B, Anthony G, Olivier C.
Texte Olivier, photos Adeline, Denis, Bastien, Olivier.

Nous ne sommes pas encore le long de l’autre rive, mais nous décidons de réaliser ici notre première exploration intra-glaciaire.
Avec Yann, Bruno et Bastien, nous enfilons nos tenues de glaciéristes. Sur la lèvre de ce puits, nous jetons quelques cailloux, histoire de sonder ces entrailles lorsque tout à coup un gros fracas se fait entendre, bien impressionnant, voir même un peu angoissant. Même Steph, qui est malade et est resté à distance, a entendu ce vacarme et pensé qu’il s’agissait d’un éboulement extérieur! 
Pas rassuré du tout, je suis Yann qui se lance dans l’équipement de cette imposante verticale, suivi de près par Bruno, Bastien fermant la marche. Première main-courante, petite descente, puis fractionnement proche de la voûte, un peu de verticale et Yann s’emploie à dévier notre descente en nous décalant de l’éventuelle chute de pierres et de glaçons, en équipant sur des dentelles qui font poindre en moi une petite angoisse. Est-ce vraiment judicieux de s’amarrer là-dessus? C’est censé tenir ce truc? Mais oui, me dit Yann, je suis confiant… Il le dit, mais j’avoue qu’il n’est pas vraiment convainquant. Bruno, lui non plus, ne semble pas serein, et exhorte un équipement plus décalé. 
Nous poursuivons quand même la descente en le suivant, en essayant de ne plus trop réfléchir… « C’est plein pot » nous lâche Yann, mais sa corde est trop courte. « Il va y avoir un passage de nœud » prévient-il. Non, dit Bruno, fractionne! « Mais je ne peux pas, c’est plein vide ». Vous venez? J’y vais seul? En tous cas, moi, je n’ai pas envie, du coup, je reste au relais et l’attend. Il touche bientôt le fond après une verticale absolue de 47 mètres, scrute le fond et la petite cascade qui en perce une paroi à 2 mètres du sol, constate qu’il n’y a pas de suite, puis remonte et déséquipe, pendant qu’avec Bruno, nous nous occupons de la topographie. 
Pour un baptême, quel baptême ! Le nom choisi sera l’Ouragan, et le bruit de rivière, bien qu’impressionnant, ne doit représenter qu’une vingtaine de litres seconde. Le ru sourd par une faille perpendiculaire et impénétrable au pied du puits, avant de se perdre à nouveau dans un conduit de trop faibles dimensions pour pouvoir être exploré.
De retour au camp, le report topo nous situera à -90 mètres, soit le moulin le plus profond exploré sur le secteur.
Pour fêter cette première journée, nous avons droit à un bon repas et une partie de dés à l’abri de notre tente mess, chauffée par un gros réchaud… 


Malheureusement, pour cette première journée d'explo, mon portable, sans doute effrayé par le géant de glace, a souhaité m'attendre sagement sur la table du salon, où je ne pourrais lui apporter ma protection qu'à mon retour en ce saint lieu. Du coup, si peu de photos pour une si belle journée...

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