Association Eau Roc Explo

Vendredi...
Une nouvelle fois, nous quittons le site avec plein d'espoir dans nos têtes. L'imagination galopante nous accable, les certitudes deviennent des interrogations, les interrogations des hypothèses affirmées. Qui je le sais, ne résisteront pas à nos prochaines explos, s'écrouleront dès les premiers nouveaux mètres parcourus. C'est cela la première! La surprise derrière ce virage, après le premier spit vissé, derrière ce cailloux dévissé. Et c'est aussi cela qui fait la richesse de l'expérience. La principale question pour la prochaine édition reste et restera toujours...la montagne nous acceptera-t-elle?

Nous profitons de cette dernière soirée pour inviter Annina...chez elle!
Nous avons tout pour le repas, commençons par l'apéritif, pastis, et poursuivons par une magnifique fondue savoyarde. Le top pour conclure un séjour historique sur le plan des découvertes. Et puis comme il pleut toujours dehors, nous sommes bien ici, au chaud et au sec...
Après une salade de fruits à la façon Windgallen, un petit coup de snuff, nous regagnons pour une dernière nuit, notre cabane au fond du jardin!

Je pense que les amarrages de ce canyon fraîchement équipé ont du recevoir...

La plaine alluvionnaire devant la hütte...

Jeudi...
C'est notre dernière journée consacrée à l'exploration. Il faut dire que les prévisions météo à venir sont assez catastrophiques et la neige annoncée pour le week-end nous incite à tronquer un peu notre séjour.
La veille au soir les discussions vont bon train. Pascal semble chaud pour aller déséquiper le fond des Sardines, les cordes que nous y avons laissé devant normalement être rendues au GSBR.
Mais la pluie s'abat sur nos têtes et en bon têtus, et pour le coup c'est pas une critique, une petite équipe (Pascal, Lucas, Frédérique), redescend dans les Sardines et accomplit sa mission!
Pendant ce temps c'est avec une réelle inquiétude devant les éléments qui se déchainent, que nous attendons leur retour à la Windgallenhütte...
Nous pronostiquons une heure de sortie du gouffre pour 14 heures au plus tard afin d'éviter une montée des eaux. À 13 heures, les voilà devant le refuge! Ils ont été rapides, et c'est tant mieux.
Dehors les cours d'eau ont littéralement décuplés, la plaine est inondée, on entend fenêtres fermées la cataracte des chutes d'en face!

Maëlle, Lucas et Pascal ressortent de mine de fer. Vue aérienne.

Petite séance de prospection moderne.

Mercredi...
La fatigue se fait sentir. Pascal, Lucas et Maëlle rejoignent tout de même le gouffre de Mine de Fer pour tout déséquiper et fouiller un peu le fond sans grand résultat.
Ne sachant comment profiter sereinement de cette journée de repos, Michel, Dom et Olivier partent à la recherche de nouveaux objectifs avec juste une frontale et un drone...
Nous repérons quelques cavités non sans intérêt qui pourront combler quelques journées entre activité et repos. Nous retournons voir le gros tube se trouvant sous la grosse moraine vers 2600 mètres d'altitude, mais la neige en masque toujours la suite. Nous retrouvons l'équipe qui sort tout juste de Mine de Fer et décidons de profiter du soleil encore présent pour fuir en direction de notre douche (et d'une bonne bière)!Aucune suite n'a été trouvé au fond de Mine de Fer, malgré le courant d'air toujours aussi glacial...

Aujourd'hui, mardi, une seule équipe se rendra sous terre, mais une équipe morcelée. Martin et Lucas poursuivront la découverte et l'équipement du gouffre des Sardines, suivis par Michel et Olivier qui s'occuperont de la topographie des lieux, et Pascal, Maëlle et Jean-Yves qui iront aux alentours de - 160.
Pascal poursuivra un peu plus loin sa visite jusqu'à nous rejoindre au bas du P40, avant d'attaquer la remontée. Un peu plus bas nous croisons Lucas et Martin qui ont bien trouvé la suite du gouffre et descendu de nouveaux puits.
En rupture de matériel, ils ont stoppé leur progression au sommet d'un puits estimé à une trentaine de mètres, puits qu'à notre tour nous découvrons au terme d'une jolie séance topo. Bien que de dimensions importantes, le rocher est noir de chez noir, lugubre à souhait. Peu engageant. Et pourtant la suite est bien ici!L'équipe des anciens remonte tranquillement vers la surface...
Floria est retournée en Alsace avec Paul et Christine, un peu accompagnés par Dom histoire d'acheter un du fromage de chèvre. Quant à Céline, Lara, Gérald et Frédérique, ils se sont rendus au sommet de la Klein Windgalle et ont bien profité des paysages avec en prime, le bonjour d'un aigle.

Devant la Windgallen Hütte, nous retrouvons Maëlle, Floria, Lucas et Pascal, qui sont arrivés en milieu de journée et découvrent ce paysage magnifique. Nous descendons ensuite ensemble à notre bergerie où une fois de plus un excellent repas est déjà en train de mijoter...

L'équipe des Sardines, abandonnée par Jean-Yves qui n'a pas eu le temps de faire sa sieste, apprécie le gouffre à sa juste valeur, puis regagne elle aussi la surface (Gérald, Céline, Frédérique).

La veille, nous avons testé le sentier qui contourne le Furggeli, et aujourd'hui avons souhaité le tester aussi dans l'autre sens. Celui-ci, bien que plus long, est bien moins casse-pattes à la descente.
C'est effectivement et à l'avis de tous la meilleure option. Le même quatuor que la veille aux Sardines se prépare pour découvrir Mine de fer. Martin et Lara s'occuperont d'équiper la suite tandis qu'avec Michel nous nous occuperons d'en dessiner les contours.
Rapidement, nous touchons le fond de cette cavité un peu sale (rien de bien méchant), en descendant 2 beaux puits. Mais nous non plus, nous ne trouvons pas de suite. C'est sous le soleil que nous regagnons la surface.

C'est vers 19h que nous retrouvons nos cueilleurs de myrtilles et après environ 6 heures sous terre, puis l'équipe de Mine de fer vers 21h30, à la bergerie. Ils ont de leur côté équipé une partie du gouffre mais n'ont pu en atteindre le fond, faute de batterie qui se vide beaucoup trop vite lorsque le foret est HS ;-). Il semblerait aussi que le côté boueux ait atteint le moral de certains...
Le repas a été préparé en notre absence (un très grand merci pour tous ces repas), et c'est à table que nous décidons des objectifs du lendemain. Une équipe se rendra à Mine de fer pour en terminer l'équipement et en lever la topographie, et une autre équipe se rendra dans les Sardines pour une visite type classique.

Un nouveau méandre débute de bien 10 mètres de long, et nous arrivons à nouveau devant ce qui semble être un petit cran vertical. Un peu étroit au départ, un fois passé un bombé, je me rends compte de mon erreur. C'est à nouveau un beau et grand puits qui se dessine. Les 30 mètres qui nous séparent de la base sont vite descendus et 2 petits crans de 2 mètres nous amènent à un petit carrefour. De multiples possibilités pas forcément très larges s'offrent à nous mais je sens que nos "compagnes" commencent à trouver le temps long...et frais. C'est une belle première pour cette première journée, nous déposons donc notre matos à l'abri, et rebroussons chemin. Toujours pas trace de Michel...

Magnifique puits déchiqueté par l'agressivité de l'eau de fonte des neiges...

Petit actif retrouvé au départ d'un nouveau puits...

Texte

Pique-nique à l'emplacement de notre futur high camp, derrière le Furggeli.

La base du puits d'entrée est occupée par un gros tas de neige contrairement à l'an dernier, mais ne gène en rien notre progression, et en peut-être une heure nous atteignons le fond 2016. Les explos peuvent reprendre!
Un méandre au début duquel se jette un petit affluent actif (actif qui se perd un peu plus loin), débouche sur un nouveau puits, haut de 13 mètres. Le perfo ronronne sous la voute du méandre. Une fois au bas de celui-ci, un très court méandre nous conduit au départ du second puits de la journée, affichant 11 mètres de dénivelé. Au bas de celui-ci, nous empruntons encore un méandre, qui bien que plus long, reste confortable. Une nouvelle fois, nous équipons dans les plafonds, et après une belle petite main-courante, débouchons au sommet d'un gros vide. Ayant choisi la plus grande de nos cordes (45m), je suis forcé de poser un point une dizaine de mètres avant le fond, évitant ainsi un passage de noeud!
Le puits est grandiose, et affiche un diamètre plutôt conséquent. Un monolithe de 10 mètres de hauteur trône au fond. Ce sera le puits du Menhir. Une margelle d'1 mètre nous sépare du puits suivant. En haut de cette margelle, une belle arrivée rive droite peut être remontée sur une dizaine de mètres, ensuite, faut grimper. Le puits suivant est vite avalé, et nous voici devant un nouveau méandre...

Un peu matinaux, nous quittons notre château et commençons notre petite rando en direction du col du Furggeli puis de la Klein Windgalle. Le temps est un peu mitigé et nous prenons même quelques fines gouttes lors du pique-nique.
Gérald et Céline qui nous ont rejoint dans la soirée, sont des notres, mais nous n'avons pas vu Michel qui pourtant aurait du nous rattraper (selon son programme).
Après le pique-nique commun une équipe composée de Gérald, Céline, Frédérique et Jean-Yves disparait dans Mine de fer, pour ré-équiper la cavité, tandis que Martin, Lara, Dom et Olivier pénètrent dans le gouffre des Sardines dans le but d'en poursuivre l'exploration.
Pas de trace de Michel...

Après quelques gouttes de pluie, les incantations portent leurs fruits...

Paul, Christine, Martin et Lara sont déjà sur place depuis jeudi et ont réceptionné le matos, le rangeant sur les étagères de notre bergerie, et construisent avec Andy une nouvelle grande superbe table. De notre côté nous arrivons par un temps plutôt maussade le samedi matin (Fred, Jean-Yves, Dom et Olivier).
Nous nous installons et préparons déjà le matos pour l'exploration prévue le lendemain dans le gouffre des Sardines.

Les menus jour après jour...

Les nouveaux AS trônent fièrement...

Cette année notre expé s'oriente vers deux objectifs majeurs avec d'une part, la topographie tant attendue de Mine de Fer, et surtout, la poursuite des explorations du gouffre des Sardines qui semble être l'un des gouffres les plus prometteurs...
Après une réunion en juin, nous peaufinons l'organisation de ce séjour.
Michel a négocié un dortoir proche de notre bergerie pouvant accueillir les 15 membres de cette édition, avec un confort non négligeable.
La famille Kern agrandie s'occupe d'acheminer tout notre barda à l'héliport. Au total, 4 palettes!
Dom s'occupe des menus et des courses, avec l'aide d'Enola.
De l'aide matérielle s'articule autour des clubs Alsaciens sous forme de prêt ou de dons.
65 nouveaux amarrages ont été confectionnés pour l'occasion...

Nouveau camp spéléo autour des Windgällen, en Suisse...
Martin / Lara / Michel / Paul / Christine / Céline / Gérald / Frédérique / Jean-Yves / Floria / Pascal / Lucas / Maëlle / Dom / Olivier
du 26 Août au 1er Septembre 2017
Texte et photos Courtois