Association Eau Roc Explo

Cacahuète, grillée.
Samedi 18 novembre.

C’est le grand jour, celui du retour vers la civilisation, le confort, la douche, les toilettes, le canapé, se balader sans doudoune, la fin des vacances quoi!
7 heures de route plus ou moins, plutôt plus que moins…
Nous nous levons vers 8 heures, plions tout, rangeons et nous activons afin de quitter cette incroyable vallée le plus tôt possible, ne laissant pas la place au temps des regrets…







Expédition avec Regard sur l'Aventure, au Kirghizistan
du 31 octobre au 21 novembre 2023
Adeline F, Bruno F, Didier G, Francky B, Bastien W, Denis P, Yann A, Stéphane M, Eric B, Anthony G, Olivier C.
Texte Olivier, photos Denis, Olivier.

Nous chargeons le Kamaz et la Cacahuète. Il est 10 heures. La Cacahuète tractée par le Kamaz tente de démarrer dans un drôle de balai, avec des circonvulations étranges, au milieu parfois des coulées ravineuses.
Nous mettons quelques minutes à comprendre lorsque tout à coup il démarre enfin. En route. 1 kilomètre plus loin et au milieu d’une ravine, Cacahuète pète un câble, Cacahète à l’arrêt? Enlisée? Non non, juste en panne… A nouveau câblée à notre 6 roues motrices, il repart, puis s’arrête. On recommence. Environ 5 à 6 tours de manège de la sorte, puis notre chauffeur se décide, il traînera cette caravane de fortune jusqu’au bout de la rivière, vers Inylchec, en tous cas, c’est ce que j’imagine…
4 heures plus tard, nous arrivons enfin à Inylchec, alors qu’à l’aller, nous n'avions roulé qu'1h30!
Mais point d’arrêt ce coup-ci à la ville fantôme, nous poursuivons en direction du col…








Lors d’une petite descente, et alors que je tente d’apercevoir la remorque derrière nous en me penchant à la fenêtre, Cacahuète nous double par la droite, sous le regard stupéfié des amis qui ont le nez collé à la vitre du Kamaz. Il s’est détaché tout seul, avec un chauffeur nous regardant avec des yeux écarquillés!
Devant la dangerosité de la méthode, et sachant que la Cacahuète est simplement tractée par un câble, et que nous apprenons lors de cet arrêt forcé en bas de la pente que le petit camion n’a plus de frein, puisque le moteur ne tourne pas, Bruno prend sur lui pour lancer un ultimatum à Andreï en lui demandant d’arrêter là ce manège, et en refusant de poursuivre ainsi, et bien lui en prit!









Après longue discussion entre Vassili (grand chef d’Ak-Saï, copilote de Cacahuète), les chauffeurs, et Andreï, ils proposent de poursuivre ainsi jusqu’au poste frontière situé à 15 kilomètres pour y laisser cette remorque encombrante, et transférer nos affaires dans le Gros, ce que nous acceptons bien entendu, mais avions-nous le choix?
Finalement, à mi-chemin et après 2 nouveaux délestages inattendus, notre chauffeur se gare sur le bas-côté, au soleil, et décide d’arrêter les frais.
La Cacahuète, dont le pot d’échappement s’est fait la malle sous les coups de butoir répétés lors des traversées dans la moraine, est déchargée. Vassili et le chauffeur resteront là et attendront un nouveau véhicule « ambulance ».










Nous roulons enfin normalement, passons le col à 3800 mètres cette fois-ci bien enneigé, puis redescendons la vallée opposée en direction de Karakol, que nous atteignons vers 19 heures, juste après avoir croisé le Kamaz de secours. (Merci notre téléphone satellite).
Nous apprendrons, le lendemain, que le Kamaz de secours à tracté Cacahuète, avec cette fois-ci une barre de remorquage, et qu’ils ont pu arriver à destination à 3 heures du matin!











A notre arrivée à l’hôtel, je m’adonne aux joies simples de la civilisation, les toilettes, la douche et le savon, déambuler dans ma chambre nu comme un ver, alors que ça fait deux semaines que je n’ai plus quitté collant, thermique et polaire, ni dehors ni dans mon duvet…
Repas excellent, et enfin et surtout, je passerais près de 2 heures au téléphone, avec ma femme, mes filles et ma mère! 
Et je ne vois pas les messages de l’équipe me demandant de les rejoindre pour aller boire un coup en ville…













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