Association Eau Roc Explo

Il manque malheureusement le fond... aux alentours de -380...

C'est déjà la fin de cette trop courte édition, et alors que la famille Kern au complet ainsi que Jean-Pierre et Pierrette nous abandonnent lâchement, nous remontons vers la Méga-doline. Nous sommes curieux de voir si ici aussi, l'exceptionnelle chaleur de cette été et l'inexorable fonte des glaciers ont fait leur oeuvre. Et effectivement, le névé qui encombre habituellement le fond de ce gouffre d'effondrement a disparu! En lieu et place, un très important courant d'air filtre au travers des blocs. Nous commençons alors une désobstruction, et apercevons bientôt une vraie parois, malheureusement cerné de toute part par une importante trémie. Mais le courant d'air est maintenant impressionnant... Nous rentrons dès le lendemain en Alsace, juste le temps de remettre notre camp d'altitude en mode hivernage.

A notre sortie de la Méga-perte, nous sommes accueillis par un exceptionel levé de lune!

Ceux qui sont partis en rando ont aussi fait de jolies photos

Le lendemain (28 août), une partie des équipes part en balade en direction du lac d'Ufi, pendant que le reste part en mission une nouvelle fois dans la Méga-perte.
Le nouvel équipement nous permet d'arriver rapidement au terminus connu de la cavité, et surtout, dans des conditions idéales. Atteindre ce point en restant sec était inespéré. Une autre interrogation concernait le franchissement du siphon temporaire, et l'espèce de boue grise et un peu angoissante. Mais à notre arrivée, celui-ci est vide, est lessivée par les crues de ce printemps, il n'y a plus de boue! C'est génial...
Nous poursuivons donc notre explo de ce complexe réseau, et trouvons une jolie rivière que nous suivons en descendant encore un puits ou deux. Nous sommes maintenant dans une zone encombrée de grosses dunes de boue, délicates à franchir, perdons la rivière qui se jette dans un puits jugé infranchissable. Le départ est très étroit, et même si derrière ça semble s'élargir, ce puits est arrosé sur toute sa surface!Poursuivant dans la galerie principale, nous butons malheureusement et rapidement sur un siphon alluvionnaire. Nous ne pourrons donc aller plus bas dans la Méga-perte.
Nous remontons un affluent qui gargouille, mais bute sur un passage trop étroit. Nous commençons alors la topographie. Un gargouillis de plus en plus audible nous inquiétant quelque peu et nous décidons de quitter les lieux un peu précipitamment, délaissant donc la topographie. En remontant, nous sommes confortés dans notre décision, le cours d'eau ayant quelque peu gonflé!

Une petite mise en jambes sympa même si un peu salissante. Il faut dire que dans le secteur, il est plutôt rare de sortir dans cet état. Demain, nous avons un tout autre objectif, voir plusieurs. Nous retournons dans la Méga-perte, changeons la quasi totalité de l'équipement pour de la corde toute neuve, essayons de récupérer tout ce qui peut traîner dans les différents affluents, et équipons une vire très aérienne au dessus du grand puits pour nous permettre de reprendre les explo vers le fond avec un maximum de sécurité.13 points plus loin, en artif et en dévers, nous parvenons sur l'autre rive. Nous descendons maintenant une première verticale d'une trentaine de mètres pour trouver une galerie que nous suivons. Un regard percé dans le sol, permet de retrouver l'itinéraire "classique", une quinzaine de mètres en contre-bas.
Un peu plus loin dans la galerie, la bouche d'un plus grand puits ne nous laisse pas indifférent, mais nous constaterons par la suite qu'il débouche juste un peu plus en aval, dans un lieu peu engageant. (énorme traces de mises en charge).
Nous ressortons du gouffre alors que la lune semble flotter au-dessus de la montagne.

Martin, plutôt impatient, attend notre arrivée dans l'idée de découvrir le gouffre Adam découvert par les Polonais l'an passé. Ils se sont arrêtés aux alentours de -30. Il faut donc aller voir ce gouffre situé à une petite centaine de mètres de notre petit paradis. L'entrée, peu large, débouche sur un petit ressaut suivit immédiatement par un joli puits. Au bas de celui-ci, nous faisons une petite escalade (4 mètres), pour contourner le puits descendu, et trouver une "boite aux lettres" communiquant avec un puits de 22 mètres. Le fond, qui semble bouché, laisse tout de même filtrer un certain courant d'air. Nous remontons, un peu sale ;-)

Un camp certe court, mais exceptionnel! Le climat a pour une fois été au top.
La famille kern s'est occupée de livrer notre matos à l'héliport au petit matin. En petites foulées, ils ont ensuite retrouvé notre bergerie sur la montagne, et tout préparé avant que ne débarque le gros des troupes, le lendemain.

Notre camp spéléo estival sur le massif des Windgällen, en Suisse...
Jean-Pierre, Pierrette, Floria, Julien, Paul, Christine, Martin, Gérald, Dom, Olivier.
du 25 au 29 Août 2015
Texte Courtois, photos Drieux / Kern / Courtois