Association Eau Roc Explo

Voici comment se passe un séjour sur le massif des Windgallen. Nous n'avons plus qu'a fermer boutique, et pendant une année, rêver, rêver, rêver...

Des entrées, des entrées, et un troupeau de chamois sur le chemin du retour...

Il est temps de rentrer chez soi, non sans faire un détour histoire de voir ce que nous réserve cette nouvelle zone de prospection...

L'équipe au complet est sortie (enfin presque puisqu'il manque Michel), pas peu emballée par sa découverte. Et le soleil est là pour immortaliser cette formidable journée...

Pas de doutes, les dimensions sont plus qu'agréables...

La remontée dans les puits de ce magnifique gouffre...

Magnifique puits déchiqueté par l'agressivité de l'eau de fonte des neiges...

Petit actif retrouvé au départ d'un nouveau puits...

Dans l'un des rares méandres rencontré...

Une partie de l'équipe observe la suite, suite que nous abandons au profit d'un "réseau" parallèle.

Gouffre alpin et main-courante en sommet de puits...

La reprise de l'équipement...

Texte

Vue en 3D du massif, la croix étant l'entrée du Gouffres des Sardines, et le carré rouge, le passage du Furggeli.

Atteignant rapidement le terminus d'il y a deux jours, nous poursuivons l'exploration de notre formidable découverte qui semble prendre la direction de la Grösse Wingdälle. Les puits s'enchaînent toujours, et les dimensions n'en finissent pas de nous étonner. Les ramifications se dessinent en bas de chaque obstacle, autant de points d'interrogations qui envahiront notre topographie. Nous choisissons d'emprunter un itinéraire bis, moins humide, quittant ainsi le réseau principal. Une courte marche, et c'est à nouveau un puits qui se présente à nous, puis encore un et encore et encore. Le perfo a foré son dernier trou, puis a trouvé une dernière plaquette afin d'installer notre dernière corde. Nous n'irons pas plus loin aujourd'hui, et pourtant, ce n'est certe pas le gouffre qui s'y oppose!De toutes façons, nous avons encore un peu de boulot, puisqu'il s'agit de relever maintenant la topo des lieux...

Le lendemain, nous avons un rendez-vous important. Et un nouveau lot de matériel à transporter. Nous avons décider de "jeter" nos vieilles cordes 8mm noire, qui ont une bonne dizaine d'années, et qui ne nous ont jamais rassurés. Mais comme il nous reste dans les 300 mètres de cordes, ce ne devrait pas être un problème aujourd'hui! Devrait...

Aujourd'hui est une journée à marquer au fer rouge. Pour la première fois depuis ces nombreuses années, je ne ferai pas partie de l'équipe qui s'oriente vers la Méga-perte! Et bien qu'en totale confiance avec ce trio formé de Martin, Gérald et Céline, j'éprouve un léger malaise et une légère sensation d'abandon. Il parait si proche le temps, où du haut de ses 12 ans, Martin découvrait sous ce massif, des gouffres aussi froids que mouillés, aussi impressionnants que bruyants, et où bien que toujours très à l'aise, il ne pouvait échapper à ma vigilance...
L'objectif de cette micro-équipe n'est pas des moindres. Ils devront atteindre le fond, soit aux environs des - 400, relever la topo des 200 derniers mètres, et déséquiper entièrement la cavité. Je leur laisserai 5 heures d'avance, puis partirai à leur rencontre pour les alléger. Mais le programme ne pourra malheureusement pas être respecté. La Méga-perte n'est pas et ne sera jamais une cavité prévisible, les années passées pour son exploration nous l'on démontré à maintes reprises!Dehors, le soleil brille et nous en profitons pour prendre quelques images avec le drone, puis, les 5 heures d'écart arrivent et je m'immisce sous le porche de la Méga-perte. Je redoublerai de vigilance, j'en suis convaincu, ne pouvant compter que sur moi jusqu'à rejoindre l'équipe, dans ma tête aux alentours des -300. Un puits descendu, un second et voici qu'en bas d'un petit 3ème puits j'entends des voix?Rapidement rejoint par l'équipe partie ce matin, nous prenons quelques minutes d'explications. Ils se sont en effet retrouvés vers - 350, devant le pseudo siphon, tout simplement rempli! Et avec de beaux bruits de gargouillis, ils n'ont pas planté la tentre. Tant pis pour la topo et les quelques cordes qui resterons à jamais perdues dans l'obscurité :-)
Il nous reste à profiter des quelques rayons de soleil pour défaire les noeuds (et y'en a), dévisser les mousquetons grippés par un séjour prolongé sous terre (et y'en a), et nettoyer toutes les cordes (et y'en a, croyez-moi)!

Plus de corde en bas de ce puits. Et le gouffre des Sardines, lui, poursuit sa route. Nous sommes aux environs de -50 à -60...

On équipe, on dessine, on observe ou on fait des photos au sommet du second puits.

Sous un soleil éclatant, cette entrée nous réservera encore de biens belles surprises.

C'est sous un soleil de plomb et une température jamais atteinte sur le massif lors de nos précédentes éditions, que nous enfilons nos étuis de plastique pour voir ce qui se cache sous cette montagne.
Nous descendons un premier puits, puis un second. Depuis le temps que je mène des explorations, j'ai appris à ne pas trop rêver sur d'hypothétiques suites, me disant plutôt que chaque coude sera le dernier, que ce puits sera colmaté, que cette galerie devra pincer... Mais aujourd'hui, ce n'est pas le cas. La surprise est de taille, le plafond est haut, les dimensions ne cessent de s'élargir, les puits de s'enchaîner. Malmené, notre stock de matériel s'épuise rapidement, nous stoppant au sommet d'un magnifique puits. Nous ne savons pas ce que nous réservera cette découverte, mais nous connaissons déjà notre programme pour les jours à venir! 

En cours de route, une vue sur notre itinéraire et le col du Furggeli.

Dom, devant l'entrée du gouffre des Sardines en relève les coordonnées.

La version 2016 de notre expé Windgallen est pleine d'ambition. Mais il difficile de réaliser toutes les idées qui peuvent nous traverser l'esprit. Pourtant, le potentiellui, est bien là, c'est le moins que l'on puisse dire. Alors on fait avec les moyens du bord, et finalement, nous n'y arrivons pas si mal.
Passés par l'héliport, nous montons les mains dans les poches jusqu'à notre jolie bergerie. A notre arrivée, Andy, toujours bienveillant, a rangé nos sacs déposés entre temps par la voie des airs.
Nous rangeons un peu encore, installons notre dortoir et prenons la direction de la Méga doline pour voir si quelque chose a bougé. Quelques heures après avoir retrouvé le courant d'air, nous posons délicatement un couvercle de plusieurs tonnes sur l'entrée! La cavité ainsi protégée, nous regagnons notre fontaine à bière.
Le lendemain, nous avons comme objectif de découvrir la zone d'altitude perchée derrière le col du Furggeli, à 2 bonnes heures de là...et nous y découvrons quelques entrées, dont le très prometteur gouffre des Sardines.

Notre camp spéléo estival sur le massif des Windgällen, en Suisse...
Martin / Michel / Paul / Christine / Céline / Gérald / Dom / Olivier
du 22 au 25 Août 2016
Texte et photos Courtois