Association Eau Roc Explo
Nous avons un peu hésité pour cette première journée sur l'ile, ne sachant pas trop où nous rendre pour découvrir les joies du canyoning typique de São Miguel. Les accès ne semblant pas du tout évident, nous optons pour l'un de ceux qui nous parait le plus facile, et surtout avec peu de trajet en voiture, la veille nous ayant un peu usé de ce côté-là.
C'est donc sur Salga que nous décidons de débuter l'aventure. Le temps est plutôt maussade, alternant quelques rayons de soleil et averses, lorsque nous nous garons aux abords d'un petit carrefour à l'orée de la fôret. Commençant à nous équiper, une voiture arrive et 3 personnes en sortent, une bassine dans les bras. Je me jette sur l'occasion, faisant connaissance avec Alvaro et ses amis, tous canyonistes et habitants de l'ile.
Ils nous proposent tout naturellement de nous accompagner, et je dois dire que ça nous a enlever beaucoup d'incertitudes, quant à l'accès, la météo etc...
Traversant une forêt au milieu des cèdres du liban, se frottant parfois aux fougères presque arborescentes, nous débouchons 30 minutes plus tard sur la berge du cours d'eau.
En bons frileux et sous les yeux un peu étonnés d'Alvaro, de João et de Victor, nous enfilons nos tenues de cosmonautes.
Séjour canyon 2021, São Miguel, Açores - Salga
Gérald, Céline, Jean-Mi, Yvan, Coline, Dom, Olivier
Du 30 octobre au 6 novembre 2021
Texte et photos Courtois
Première descente - Salga
Dimanche 31 octobre
Suivant nos nouveaux amis, nous nous jetons litéralement à l'eau dès le premier obstacle et sommes immédiatement convaincus par l'optimisation apportée par l'équipe insulaire, solaire... et de l'utilité de l'anglais.
Le ruisseau de Salga se faufile au travers d'une végétation luxuriante, s'écoulant sur ce socle d'origine volcanique en apportant toute l'originalité de ces lointaines destinations.
Un terrain de jeux idéal pour varier les plaisirs d'une activité qui nous permet de nous plonger dans l'inexactitude, découvrant des reliefs bercés de mystères.
La lecture des courants à l'origine des obstacles n'obeissant pas ou peu aux phénomènes de dissolution et d'érosion que nous pouvons apprécier dans les roches calcaires ou même granitiques.
L'eau, trouble, jaunie par cette végétation abondante n'offre aucune visibilité et c'est uniquement grace aux personnes qui nous accompagnent que nous envisageons les "plongeons" parfois précis au sein de ce décor.
Les recommandations vont bon train. Faut sauter d'ici, mais juste là. Oui, il ya un trou assez profond!
Sautez par là, mais faut bien pousser, fort et loin. J'accompagne un peu Coline dans sa prise d'élan parce que parfois, l'objectif est bien lointain...
Certains s'autorisent même un gros jump, à priori de plus de 20 mètres! Ben oui, faut pas trop nous chauffer en nous disant "ici, je connais quelqu'un qui a sauté". C'est vrai que ça fait peur, mais j'aime ce laché prise, cette inquiétante prise de décision irrévocable, où une fois lancé, ces fractions de secondes passées en chutes libres sont pure concentration pour parfaire une réception la plus idéale possible en brisant la surface qui n'a plus rien de liquide...
Quel bonheur.
Comme vous pouvez le voir, c'est plutôt sombre, et les photos manquent cruellement de lumière. Mais c'est une descente pleine de charme. Qui plus est lorsque l'on est admirablement bien accompagné. Il y a moisson de sauts, et même un truc appelé toboggan...
Nous nous laissons glisser sur la surface lisse avant de rejoindre délicatement la vasque de réception? A moins que ce soit plutôt: nous nous laissons emporter par le courant sur des roches boursoufflées et rapeuses avant de plonger sous l'eau pour passer sous un tronc d'arbre qui barre le passage!
Merci Alvaro and co, sans vous, nous n'aurions pu goûter toutes ces options.
Un petit regret tout de même, si j'avais su que la dernière cascade était si profonde...
Lorsque le ciel se dégage, pas des nuages mais de la végétation, il suffit de remonter sur la rive gauche au travers d'une récente coupe à blanc, en tentant de trouver des racines suffisament sympathiques pour résister à la traction, traverser une verdure parfois plus haute que la tête. Et pas besoin de se baisser pour toucher le sol avec nos mains, voir même notre nez.
Quelques pas de plus, après avoir récupéré un peu d'oxygène, et nous voici de retour à nos voitures.
C'était trop cool cet aperçu de l'ile. C'était trop chouette d'avoir rencontré cette équipe.
D'ailleur, nous nous sommes déjà donné un autre rendez-vous...
Nous furetons à gauche, à droite, histoire de voir autre chose, la côte, et pourquoi pas, une cascade!
Et pour descendre savourer le sel océanique la route est si raide que certains préfèrent user leurs semelles.
Nous sommes aussi allés à la rencontre de Fournas... tant de choses à voir, tant de choses vues, qu'elles apparaitront dans le dernier menu...